Colin De Blamont : Fêtes grecques et romaines

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Juillet 2024
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Concert en français surtitré en français et en anglais.

Dès sa représentation en juillet 1723, Les fêtes grecques et romaines, le premier opéra de François Colin de Blamont, fut un succès. D’abord parce que la forme du « ballet » (que l’on appellera désormais « opéra-ballet »), qui consiste à raconter une histoire différente à chaque « entrée » (équivalent d’un acte), était très à la mode. Deuxièmement, parce que le librettiste Jean-Louis Fuzelier a décidé de rompre avec la mythologie et de s'inspirer de l'histoire : « Dans ce ballet, nous avons réuni les fêtes les plus célèbres de l'Antiquité, celles qui paraissaient les plus propices au théâtre et à la musique », écrit le poète. « Nous avons pris soin d’accompagner ces fêtes célèbres de noms et d’aventures illustres. » Ainsi, l'Alcibiade rendue célèbre par les dialogues de Platon s'illustre aux Jeux Olympiques (Première Entrée), Marc Antoine et Cléopâtre célèbrent les Bacchanales (Deuxième Entrée) et le poète latin Tibulle courtise sa bien-aimée Délia aux Saturnales. Ces trois fêtes prêtent une certaine variété à l'œuvre, de la tragédie de l'amant abandonné au début des Jeux Olympiques au ton galant des Saturnales, en passant par les airs à boire obligatoires des Bacchanales.

La troisième clé du succès est la musique de Colin de Blamont. Elle s'inscrit dans la même tradition lulliste que celle d'un certain Campra. Mais loin de se limiter à l'imitation, Blamont introduit ici et là diverses subtilités, comme un air instrumental arrangé en trio (avec deux sopranos, au lieu d'une, et deux altos) et l'importance accordée aux parties solistes en dialogue avec certains chanteurs (flûte, trompette). Le récitatif est également entrecoupé d’une multitude de « courts airs » mélodiques qui lui confèrent un certain charme. Comme l'écrit Benoît Dratwicki, spécialiste du compositeur : « la musique des Fêtes grecques et romaines possède un style pur et harmonieux, mais est finalement plus cosmopolite qu'on pourrait le penser à première vue. La déclamation rappelle certes Lully, mais le sens mélodique élégant et volubile rappelle beaucoup Mouret, Bertin de La Doué ou Bourgeois.

Tout cela a gagné aux Fêtes grecques et romaines l'affection du public, à tel point que, dans ses Réflexions d'un peintre sur l'opéra, Antoine Gautier de Montdorge le décrit comme « l'un des plus beaux ballets que nous connaissions. Tout le monde est d’accord sur le mérite du poème et de la musique. L'œuvre fut reprise, avec « un grand succès », à l'Académie Royale de Musique en 1733 et 1734, puis à Fontainebleau en 1739, puis à nouveau à l'Opéra en 1741, 1753, 1762 et 1770, sans compter les représentations régionales (Troyes, Moulins, Lyon, Nantes, Rouen, Aix-en-Provence ou encore Bruxelles). Comme de nombreux opéras de l’époque, les Fêtes grecques et romaines tombèrent ensuite dans l’oubli, connues uniquement des spécialistes. Éclipsé par Lully et Rameau, deux géants de la génération précédente et suivante, Colin de Blamont, comme Mouret, Campra ou – dans un autre style – Rebel et Francœur, mérite d'être redécouvert pour son style efficace et attachant, que Valentin Tournet exploite en dirige la Chapelle Harmonique, sur fond de Jeux Olympiques de Paris !

Programme et distribution

Château de Versailles

Opéra Royal

La construction de l'Opéra de Versailles marque l'abou­tissement de près d'un siècle de recherches, d'études et de projets: car, s'il n'a été édifié qu'à la fin du règne de Louis XV, il a été prévu dès 1682, date de l'installation de Louis XIV à Versailles. Le Roi, en effet, avait chargé Jules Hardouin-Man­sart et Vigarani de dresser les plans d'une salle des ballets, et l'architecte en avait réservé l'emplacement à l'extrémité de l'aile neuve, qui allait s'élever au cours des années suivantes. Le choix de cet emplacement était, au demeurant, fort judi­cieux: la proximité des réservoirs constituait un élément de sécurité en cas d'incendie, et la forte déclivité du terrain per­mettait d'obtenir, pour la scène, des « dessous » importants sans qu'il soit nécessaire de creuser profondément; aussi bien ce choix ne fut-il jamais remis en question par les successeurs de Mansart.


Les travaux de gros œuvre furent commencés dès 1685, mais furent vite interrompus en raison des guerres et des difficultés financières de la fin du règne. Louis XV, à son tour, recula longtemps devant la dépense, de sorte que, pendant près d'un siècle, la cour de France dut se contenter d'une petite salle de comédie aménagée sous le passage des Princes. Lors­qu'on voulait représenter un grand opéra, nécessitant une grande figuration et une machinerie compliquée, on construi­sait dans le manège de la Grande Ecurie une salle provisoire que l'on démolissait le lendemain des fêtes: ce fut le cas, en particulier, lors des fêtes données à l'occasion du mariage du Dauphin en février 1745. Mais cette solution présentait de tels inconvénients que Louis XV résolut d'édifier une salle définitive dont il confia la construction à son Premier architecte, Ange ­Jacques Gabriel.


Cependant, la réalisation de ce grand dessein devait demander plus de vingt ans. Au cours de cette longue période, Gabriel, qui avait étudié les principaux théâtres d'Italie, en particulier ceux de Vicence, de Bologne, de Parme, de Modène et de Turin, présenta au roi différents projets dont aucun ne fut accepté. C'est seulement en 1768 que le roi, en prévision des mariages successifs de ses petits-enfants, se décida enfin à donner l'ordre de commencer les travaux. Ceux-ci furent poussés activement et l'Opéra, achevé en vingt-trois mois, fut inauguré le 16 mai 1770, jour du mariage du Dauphin avec l'archiduchesse Marie-Antoinette, avec une représentation de Persée de Quinault et Lully.

Chapelle Royale
 

Cette exceptionnelle chapelle palatine sur deux niveaux fut édifiée par Jules Hardouin Mansart de 1699 à 1708 et terminée par Robert de Cotte en 1710.

Les peintures de la voûte par Antoine Coypel, Charles de la Fosse et Jean Jouvenet, ainsi que la riche décoration sculptée par l'équipe des sculpteurs travaillant pour Louis XIV illustrent plusieurs scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament. Face à la tribune royale se trouve le remarquable orgue, construit par Robert Clicquot, facteur d'orgue du Roi, inauguré le jour de Pâques 1711 par François Couperin.

Même si Hardouin-Mansart ne l'a pas achevée, il impose les grandes lignes de l'architecture et du décor :  un plan avec nef, bas-côtés et déambulatoire, une élévation avec tribunes, une harmonie de blanc et or contrastant avec la polychromie du pavement de marbres et des peintures de la voûte. Le tout aboutit à une œuvre originale où se mêlent réminiscences de l’architecture gothique et esthétique baroque.

 

Chaque jour, généralement le matin à 10 heures, la Cour assistait à la messe du Roi. Celui-ci se tenait à la tribune royale, entouré de sa famille. Les dames de la Cour occupaient les tribunes latérales. Dans la nef se trouvaient les « officiers » et le public. Le roi n’y descendait que pour les grandes fêtes religieuses où il communiait, pour les cérémonies de l’ordre du Saint-Esprit, pour les baptêmes et pour les mariages des Enfants de France qui y furent célébrés de 1710 à 1789. Au-dessus de l’autel, autour de l’orgue de Cliquot tenu par les plus grands maîtres comme François Couperin, la Musique de la Chapelle, renommée dans toute l’Europe, chantait quotidiennement des motets tout au long de l’office.


Orangerie

Grande cathédrale de pierre au sein du jardin à la française, l'Orangerie est un lieu aussi royal qu'insolite.

Construit entre 1684 et 1686 par Jules Hardouin-Mansart pour abriter les arbres et arbustes précieux l'hiver, ce bâtiment aux dimensions exceptionnelles se trouve en contrebas du parterre du Midi, auquel il sert de soutènement. Deux escaliers monumentaux, dits "les Cent Marches", encadrent les trois galeries de l'Orangerie qui donnent sur le parterre où, l'été, sont disposés plus de 1200 arbres exotiques.


Jardins
 

Le Parc, dont le tracé sera défintivement arrêté en 1668, dévoile alors les principaux bassins mais surtout le plan géométrique du jardin, gouverné par une symétrie rigoureuse. D'Est en Ouest, comme la course du soleil, un axe majeur est défini : La Grande Perspective, allant du Parterre d'Eau jusqu'au bout du Grand Canal. La prespective secondaire, orientée nord-sud, prend sa source au Bassin de Neptune et s'achève à la Pièce D'eau des Suisses. A partir de ces deux axes, Le Nôtre crée les quatorze bosquets fermés par des palissades d'arbustes taillés. Ce sont de véritables théâtres de plein air destinés aux fêtes royales.

Dès le XVIIème siècle, le Château de Versailles et son jardin jouent un rôle politique essentiel. Ainsi, pour mieux symboliser le rayonnement et la gloire à son pouvoir, Louis XIV devient le Roi-Soleil en choisissant de s'identifier au dieu de la lumière de la mythologie grecque. voilà pourquoi les représentations d'Apollon dans la statuaire, les boiseries et les peintures, sont si fréquentes à Versailles. Pourtant, le Jardin reste aussi un lieu dédié au plaisir des sens et à la fête. Alors, pour que les promeneurs profitent pleinement des plus beaux points de vue et des effets d'eau les plus spectaculaires. Louis XIV rédige lui-même, entre 1702 et 1704, laManière de montrer les Jardins de Versailles.

Sous le règne de Louis XVI, le Petit Parc est menacé d'être remanié en un jardin à l'anglaise. En 1789, la Révolution met un terme à ce projet, mais n'empêche pas la division du Grand Parc en plusieurs champs. Heureusement, le Jardin conserve sa compositon originelle telle que l'avait imaginée Le Nôtre.


Les Grandes Eaux, créées sous Louis XIV, ne deviennent "Musicales" qu'au début du XIXème siècle, et, depuis, n'ont jamais céssé d'être jouées.

Événements associés